Les enchères pour l’attribution des fréquences 5G ayant été achevées, les opérateurs se préparent à son prochain déploiement. C’est Bouygues Telecom qui ouvrira le bal, avec un réseau effectif pour le 1er Décembre prochain. Cependant, l’Aviation civile a émis un rapport émettant des réserves sur les antennes 5G, qui pourrait perturber le fonctionnement des avions.
La direction générale de l’aviation civile (DGAC) craint que les antennes 5G, installées à proximité des aéroports, ne perturbent les systèmes de guidages de ces appareils.
Pour soutenir ses arguments, la DGAC se base sur un rapport américain sorti en octobre dernier (disponible ICI), selon lequel les bandes de fréquences comprises entre 3,7 et 3,9 Ghz (qui sont utilisables pour la 5G), créent un risque conséquent pour les radioaltimètre (outil servant à un avion à connaître son altitude en temps réel) qui partagent ces mêmes fréquences.
Philipe Barnola, sous-directeur de la DGAC a déclaré :« Des analyses techniques complémentaires sont en cours pour s'assurer de la compatibilité de ces stations 5G avec les besoins de l'aviation civile ».
Les opérateurs mécontents :
Le problème, c’est que cette polémique arrive juste après que les principaux opérateurs français (BYTEL, Orange, SFR et Free), n’aient dépensé 3 Milliards d’euros pour pouvoir déployer leurs propres réseaux 5G.
Bien que la priorité des opérateurs soit d’abord de couvrir les centre villes avant les aéroports, le mécontentement de ces derniers grandit, car ils estiment n’avoir été prévenu de ce problème que tardivement, juste après être passés à la caisse.
Les opérateurs craignent notamment de ne pas pouvoir couvrir en 5G les zones proches des aéroports, tels que les villes d’Orly, de Roissy, de St-jacques de la Lande, etc.
Les opérateurs craignent également une augmentation du partage de théories complotistes autour de la 5G (cette semaine, plusieurs fake news tournaient sur les réseaux sociaux, argumentant que la 5G faisait tomber les avions du ciel…), ce qui retarderait davantage son déploiement.
SFR part en guerre :
Lundi 16 Novembre dernier, les opérateurs ont co-signé une plainte auprès de Cedric O, secrétaire d’état au numérique. SFR va même plus loin, puisque l’opérateur menace de ne pas payer la première tranche qu’il doit à l’état pour l’attribution des fréquences (soit près de 118 millions d’euros), tant que le veto de la DGAC n’a pas été levé. L’opérateur déclare : « Ces réserves gèlent toute utilisation des fréquences dont nous sommes désormais titulaires. Vous nous permettrez de nous étonner et de nous émouvoir de cette situation ».
Dans sa propre lettre, l’opérateur Bouygues Telecom demande un dédommagement proportionnel aupréjudice subi.
De son côté le gouvernement, en la personne de Cedric O, minimise un peu l’affaire en rappelant que ces antennes ne représentent que 4 % du premier paquet (de 300 antennes) qui a été validé vendredi dernier.